« Art »
de Yasmina Reza
L’argument
Marc est invité par son ami Serge à venir voir le nouveau tableau qu’il s’est acheté : un monochrome blanc.
Marc, complètement atterré par cet achat, va retrouver leur ami commun, Yvan, pour lui faire part de son incompréhension et connaître son avis.
Yvan ira lui-même voir le tableau pour se forger une opinion.
S’ensuivra toute une discussion autour de cette œuvre, et qui ira plus loin même que la question de l’art, puisque c’est l’amitié entre les personnages qui est en jeu.
« J’écris sur le fil de l’essentiel »
Qu’est-ce qui importe, après tout ? Ni les bruits et les vanités du moment, ni les fébrilités vaines de nos contemporains, ni leur course effrénée à l’apparence… Qu’est-ce qui importe ? Le temps qui nous tire avec cruauté, indifférence ; et les silences entre les mots qui disent combien nous sommes de petits humains éphémères et dérisoires… Je le sais depuis longtemps. Dès l’enfance, j’ai cultivé l’art du désenchantement, le vrai, celui qui s’accompagne de la légèreté. Mes pièces de théâtre touchent au cœur, à l’essentiel des êtres dans leurs fragilités et leurs contradictions, et mêlent le futile et l’universel. Je suis une petite fille gaie et lucide, à l’intelligence d’un vieux sage, qui tente d’embrasser la vie avec élégance et sincérité.
Il y a des choses qui ne passent pas par les mots, même au théâtre, surtout au théâtre. Je le dis souvent : les mots sont des parenthèses de silence. Et non l’inverse. À la première d’Art à Paris, le public riait d’un bout à l’autre de la pièce. Dans ma loge, je l’entendais et j’étais au bord de me jeter par la fenêtre… Mes silences n’existaient plus, ils étaient couverts pas les rires ! Cela a été le cas dans le monde entier pendant des années. C’est une autre pièce que l’on a jouée : la foule a enlevé le rythme que je m’étais échinée à construire. J’aurais voulu avoir un bâton, et sélectionner les gens à l’entrée de la salle : « Toi, tu rentres ; toi, tu ne rentres pas… » Depuis, j’en ai fait mon deuil. J’ai admis que je ne pouvais pas contrôler le public…
Bibliographie de Yasmina Reza
Née le 1er mai 1959 à Paris d’un père ingénieur juif mi-russe mi-iranien et d’une mère violoniste hongroise, Yasmina Reza est actrice, romancière et auteure dramatique. Elle décroche son bac à 16 ans et suit des études de théâtre et de sociologie à Nanterre où elle obtient une licence en 1978. En 1987, elle reçoit un premier Molière (meilleur auteur) pour sa pièce « Conversations après un enterrement », influencée par le théâtre de Nathalie Sarraute. En 1995, elle reçoit deux Molières (celui du meilleur auteur et celui du meilleur spectacle privé) pour sa pièce « Art », créée un an plus tôt et mise en scène par Patrice Kerbrat. Interprétée par Pierre Vaneck, Pierre Arditi et Fabrice Luchini à la Comédie des Champs-Elysées, ce sera son premier grand succès, qui plus est un succès mondial. Le livre est traduit en 35 langues. En janvier 2008, elle met en scène sa dernière pièce intitulée « Le dieu du carnage ». Elle a également publié quelques romans et récits, comme « Nulle part » en 2005. Un ouvrage en particulier a beaucoup fait parler d’elle, même s’il lui a valu de virulentes critiques de la presse : « L’aube le soir ou la nuit », qui raconte sous forme de livre-enquête la conquête de l’Elysée par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007. Elle a également écrit quelques scénarios, a joué dans des pièces de théâtre et fait quelques apparitions au cinéma.
Philippe Catoire
Formé par René Simon et Jean-Louis Martin Barbaz, il travaille avec Roger Mollien puis Stuart Seide avant un long compagnonnage au 18 Théatre où il joue Marivaux, Brecht, Pinter, Ramuz, Jouvet avec Bernard Djaoui et Jean Macqueron. Il joue ensuite à la Comédie Française sous la direction de Franco Zeffirelli, Jean Le Poulain, Jorge Lavelli et Jean-Luc Boutté. Il interprète Shakespeare, Molière, Racine, Lessing, Hugo, Labiche et Ionesco dans des mises en scène de Christophe Lidon, Didier Ruiz, Dominique Lurcel, Catherine Rétoré, Arnaud Denis, Denis Llorca, Jean-Claude Sachot et Serge Krakowski.
Serge Krakowski
Formé à l’ENSATT, rue Blanche puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il est l’élève de Michel Bouquet et d’Antoine Vitez. Il joue entre autre, « Le Prince de Hombourg » de Kleist avec Aurélien Recoing, « Le Chanteur d’Opéra » de Wedekind avec Robin Renucci, « Andromaque » et « Ah, Dieu que la guerre est jolie ! » de John Littlewood, mis en scène par Pierre Debauche, « Le Souper » de Jean-Claude Brisville avec Claude Rich et Claude Brasseur. Il enseigne l’art dramatique, met en scène différents spectacles et dirige le cabinet de formation « Scapin Art Oratoire » . Il crée en 2006 « Le Goût des Arts » à Cahors salle de spectacle et d’Arts Vivants à la programmation éclectique. Il joue actuellement « Parler c’est beaucoup dire ! » un spectacle qu’il a écrit sur les dérives du langage aujourd’hui.
Site https://sergekrakowski.wordpress.com/
Pierre Margot
Formé au Cours Simon et par Maurice Sarrazin, son premier rôle fut Œdipe dans la pièce de Sophocle puis Ariel dans « La Tempête » de Shakespeare, Pozzo dans « En Attendant Godot », Ben dans « Le Monte-Plats » d’Harold Pinter, Pettruccio dans « La Mégère apprivoisé » de Shakespeare… Ses metteurs en scène ont été Jean-Paul Cathala, Mario Gonzalez, Lise Granvel, Maurice Sarrazin. Il met en scène entre autre, « La Locandiera » pour le Grenier de Toulouse. Il a aussi créé des musiques de spectacle et a sorti deux albums de chanson. Il a reçu en 2002 le Prix Daniel Sorano pour l’ensemble de son parcours d’acteur.
Site www.pierremargot.com
Catégorie : Comédie
Public : À partir de 12 ans
Durée : 1h30
Voir le site Théâtre en appartement
→ https://theatreenappartement.wordpress.com/
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